Transmission de l’onchocercose par Simulium squamosum (Diptera : Simuliidae) dans le foyer urbain de Kinsuka à Kinshasa/République démocratique du Congo. Onchocerciasis transmission by Simulium squamosum (Diptera: Simuliidae) in the urban focus of Kinshasa
.:: Auteurs : Mansiangi PM*, Palata JC**, Loka AW***, Kiyombo GM*, Josens G****.
Contexte. Les études réalisées dans le foyer de Kinsuka entre 1985 et 2001 ont montré une tendance à la réémergence de la transmission de l’onchocercose dans ce foyer. Le but de la présente étude exploratoire était de déterminer le niveau actuel de la transmission de cette parasitose, en vue d’appréhender des facteurs explicatifs du niveau d’endémicité constaté.
Méthodes. Les simulies ont été capturées dans deux points de capture (P1 et P2), pour une période de 12 mois (mars 2008-février 2009), par le procédé classique de capture sur appâts humains. Dans l’ensemble, 82,1% des simulies capturées ont été disséquées pour la détermination de la parité, et toutes les simulies pares ont été disséquées pour dénombrer les larves d’O. volvulus. Les autres espèces de simulies ont été inventoriées, et les supports larvaires ont été prospectés.
Résultats. Au total, 12282 simulies ont été capturées dont 5018 au S1, et 7264 au S2. Le cycle d’agressivité journalière a présenté une courbe concave avec deux pics, dont un mineur entre 8 et 9 heures, et un majeur entre 17h et 18h. Dans l’ensemble de simulies
disséquées, 42,4% étaient pares. Seules 25 simulies pares étaient infectées par les larves d’O. volvulus, dont 14 au S1, et 11 au S2. Une seule simulie était infectante. Les taux annuels de piqûres (TAP) étaient de 564453, et 78111 piqûres par personne par an respectivement. Le potentiel de transmission est pratiquement nul : 0 au S1, et 28 larves infectantes par personne par an au S2.
Conclusion. Le taux d’agressivité est environ 12 fois plus élevé que celui observé il y a 27 ans, dans le même site. Le taux observé est en partie dû à l’influence des activités réalisées par la nouvelle entreprise d’exploitation de moellons dans la carrière de Kinsuka.
Ces activités ont provoqué entre autres, le rétrécissement du lit du fleuve pendant la saison sèche, qui entraine une augmentation du niveau du fleuve, créant une grande disponibilité des supports larvaires. La transmission de l’onchocercose est presque nulle. Des
études ultérieures permettront d’en identier les déterminants.
Mots-clés : Onchocercose, transmission, Similium squamosum, Onchocerca volvulus, endémicité.
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