Variation du temps de réaction chez les enfants épileptiques au cours et au décours d’un exercice physique
:: Auteurs : Massamba A(1), Mabiala Babela Jean Robert(1,2), Mouanga Alain Maxime(3), Mokono Senga Ursule(4), Malonga Stevenot Rivan(1), Senga Prosper(2)
(1) Laboratoire de Nutrition, Santé et Motricité Humaine. Institut Supérieur d’Education Physique et Sportive (ISEPS), BP 1100, Université Marien Ngouabi, Brazzaville, Congo
(2) Service de Pédiatrie, Centre Hospitalier et Universitaire (CHU), BP 32, Brazzaville, Congo
(3) Service de Psychiatrie, Centre Hospitalier et Universitaire (CHU), BP 32, Brazzaville, Congo
(4) Service de Neurologie, Centre Hospitalier et Universitaire (CHU), BP 32, Brazzaville, Congo
Valider l’hypothèse selon laquelle l’enfant épileptique présenterait une limitation de la capacité de réaction, en rapport avec l’intensité de l’effort physique et l’âge. Au total, 69 garçons (31 épileptiques type grand mal et 38 sains), âgés de 11 à 16 ans et répartis en deux tranches (11-13 ans et 14-16 ans), ont effectué deux épreuves de course sur tapis roulant à différentes valeurs relatives (80% et 100%) de leurs puissances aérobie. Pendant et au terme de ces efforts, ils ont réalisé des tâches de temps de réaction simple et de choix. Leurs performances ont été mesurées, ainsi que les erreurs associées à des tâches de réaction de choix. Les temps de réaction simple et de réaction au choix étaient significativement plus élevés chez les épileptiques, les valeurs supérieures étant l’apanage des sujets moins âgés. Il a été également observé une limitation significative de la capacité de réaction à l’effort et pendant la récupération. Par ailleurs, les temps de réaction (simple/ choix) ont été améliorés après l’exercice. En revanche, durant l’exercice cette amélioration n’a été constatée que pour le temps de réaction de choix, avec cependant une augmentation du nombre d’erreurs.
Les variations des temps de réaction chez les enfants épileptiques sont tributaires de l’état des fonctions cognitives, du niveau d’activation et de l’âge. Les enfants épileptiques de type grand mal se singularisent par une augmentation des temps de réaction (notamment de choix), exacerbée pendant l’effort maximal. Cette expérience, tout en confortant notre hypothèse de travail, montre donc l’importance de l’influence de l’effort physique et l’âge sur les processus cognitifs, dans les recherches concernant les activités physiques adaptées aux enfants scolarisés porteurs de cette affection. On n’assisterait pas alors, au cours d’une leçon de football en classe d’EPS, à la compensation d’un déficit par l’adoption de stratégies risquées, mais à une réelle amélioration des performances du système décisionnel.
Mots clés : Enfants épileptiques, temps de réaction, activité physique
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