Profil et évolution de la résistance primaire de Mycobacterium tuberculosis aux antituberculeux dans deux centres de traitement à Kinshasa

Objectif : Déterminer la fréquence, le profil et l’évolution de la résistance primaire aux antituberculeux parmi des sujets séropositifs et séronégatifs pour le VIH traités dans deux centres de Kinshasa.

Méthodes : Les expectorations des sujets éligibles ont été ensemencées sur milieu de Löwenstein Jensen et la sensibilité des souches aux antituberculeux usuels testée selon la technique des proportions de Canetti et al. (7). La résistance globale à un ou plusieurs antituberculeux était de 42% et la comparaison des données entre sujets VIH+ et VIH- a été effectuée à l’aide du test de Chi-carré ou du test exact de Fisher selon le cas.

Résultats : Sur 161 souches isolées de Mycobacterium tuberculosis, 68 (42%) se sont révélées résistantes à au moins un de quatre antituberculeux testés. La monorésistance a été plus marquée pour la streptomycine (30,4%) et l’Isoniazide (19,9%). La fréquence la plus faible a été observée pour la rifampicine (5%). Le profil de la résistance globale n’a pas montré de différence significative entre sujets VIH+ et VIH- (45¨% vs 40% ; p=0,505) tandis que la résistance isolée est apparue plus marquée pour les sujets VIH+ pour tous les antituberculeux testés hormis l’ethambutol La multirésistance (MDR-TB) a été observée pour 8 souches (5%).

Conclusion : Le taux de résistance primaire à au moins un antituberculeux et la présence de la multirésistance justifient l’extension de la surveillance au reste du pays en vue de définir les stratégies adéquates de riposte. L’impact du VIH sur la résistance mérite d’être
étudié dans des séries plus grandes.

Mots-clés : Résistance, antituberculeux, profil, évolution, Kinshasa.