Etude de la maturation intestinale et de l’activité de la phosphatase alcaline sous l’effet de la caféine chez le raton
.:: Auteurs : Leke LA, Tir Touil A, Omanga-Leke ML, Moumen B.
Introduction
Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des enfants nés prématurés, l’entérocolite ulcéronécrosante reste une pathologie redoutable en néonatologie. C’est l’urgence digestive la plus fréquente en période néonatale touchant 3 à 10% des prématurés avec une mortalité d’environ 30 à 50 %. Les facteurs favorisant sont représentés par une prédisposition génétique, une colonisation microbienne anormale, une immaturité et une ischémie intestinale, une alimentation inadaptée. Les études expérimentales ont montré chez le rongeur l’effet préventif de la phosphatase alcaline intestinale bovine dans le développement des formes graves d’entérocolite (Rentea RM et al 2012 ; Miggle KM et al 2012 ; Whitehouse JS et 2010). L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de la caféine sur l’activité et ou l’expression de la phosphatase alcaline chez le raton.
Méthodologie et protocole expérimental : Des rats de race Wistar, de sexe opposé et de poids compris entre 175 et 185g ont été accouplés. A la naissance, les ratons nouveau-nés ont été répartis en quatre séries (S1, S2, S3, S4) et chacune est subdivisée en deux groupes, l’un témoin (T) reçoit par gavage un placebo d’eau de robinet (12 ml/kg/j) et l’autre groupe traité au citrate de caféine (C) (12 mg/kg/j).La cinétique de croissance des ratons est suivie de la naissance à J 30. Les animaux sont allaités par leur mère et pesés quotidiennement. Après le sacrifice qui s’est effectué à J0, J10, J20, J30 jours de vie, une simple laparotomie est pratiquée. Les analyses biochimiques ont consisté à évaluer le mucus, doser les taux des protéines, des sucres et des hydrolases au niveau de la muqueuse intestinale. Les organes de translocation (foie, poumons, rate et reins) ainsi que des différents fragments d’intestins (duodénum, jéjunum, iléon et le côlon) sont prélevés. L’analyse bactériologique consiste à la recherche de la microflore totale, les staphylocoques, les entérobactéries et les lactobacilles.
Résultats :
L’analyse biochimique révèle une maturation des mucines, une augmentation de l’activité de la phosphatase alcaline intestinale et de la sucrase. Le traitement ne semble pas modifier la cinétique de l’implantation de la microflore intestinale, seules les entérobactéries qui diminuent dans le groupe traité. L’effet répresseur de la caféine sur la translocation bactérienne des bactéries à Gram positif et négatif est significatif à partir de J20 de vie au niveau du foie, poumons, rate et reins.
Conclusion :
Les résultats obtenus dans ce travail montrent un effet bénéfique de la caféine sur la maturation intestinale, et surtout sur l’activité de la phosphatase alcaline chez le raton. Etant donné l’intérêt croissant de cet enzyme sur la santé (modulation du microbiote intestinale et de la translocation bactérienne, contrôle de l’inflammation intestinale et systémique…), les résultats obtenus sont à évaluer chez l’enfant.
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