Malformations anorectales à l’Hôpital de Panzi: Aspects épidémiologiques et thérapeutiques. A propos de 15 cas Anorectal malformations at Panzi Hospital: epidemiological and therapeutical aspects about 15 cases
.:: Auteurs : Luhiriri L*, Kikwaya LJ*, Alumeti DM**, Batahi M*, Kanku K****, Mukwege MD***
Introduction : Les malformations anorectales (MAR) regroupent des anomalies diverses allant de la simple malposition anale à l’absence totale du rectum et de l’anus. Leur fréquence est estimée à 1/5000 naissances. Le but de cette étude était de décrire les aspects épidémiocliniques et thérapeutiques des malformations anorectales diagnostiquées et prises en charge à l’Hôpital de Panzi entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2008.
Matériel et méthodes : Une étude rétrospective des dossiers de patients admis pour malformations anales a permis de colliger 15 cas. Les paramètres d’intérêt enregistrés comprenaient : – l’identité, l’âge et le sexe ; – les données cliniques dont le motif de consultation et l’examen physique ; – l’imagerie avec l’invertogramme en cas de MAR totalement obstructive, la fistulographie en cas de fistule observée, ou encore la colographie chez les patients ayant bénéficié d’une colostomie en première intention. Le traitement qui consistait en une dérivation de selles avant la création d’un néoanus soit par un double abord abdomino-périnéal (technique de Stephens–Douglas), soit par une plastie YV, était également renseigné.
Résultats : La fréquence hospitalière de la malformation anorectale était de 7,73%. L’âge médian des enfants était de 12 jours (extrêmes de 1 jour et 2 ans). Il s’agissait de dix garçons et cinq filles. Les circonstances de découverte étaient dominées par un syndrome occlusif (10 cas), l’émission de selles par un orifice périnéal ectopique (4 cas), une méconiurie (1 cas). L’examen clinique et radiologique avaient permis de classer les enfants en MAR haute (8 cas), MAR basse (5 cas) et MAR intermédiaire (2 cas). Quatre enfants présentaient des malformations associées à type d’agénésie sacrée (2 cas), une hernie ombilicale (1 cas) et une communication interventriculaire (1 cas). La colostomie était systématique (15 cas), l’abaissement était réalisé soit selon la technique de Stephens – Douglas (10 cas), soit par une plastie Y-V (2 cas). Six cas de décès ont été déplorés dont trois après la colostomie et les trois autres sont survenus après la cure définitive de la malformation anorectale. La continence anale, évaluée chez 9 enfants après un recul moyen de 16 mois, était normale chez 6 d’entre eux. On notait une souillure des couches dans 3 observations.
Conclusion : La MAR est une réalité dans notre contexte et le diagnostic est facilité par une intégration des données cliniques simples et d’imagerie. La précocité du diagnostique et le traitement chirurgical de reconstitution représentent les mesures adéquates de prise en charge.
Mots clés : malformation anorectale, diagnostic, traitement, Panzi.
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