Les objectifs du millénaire pour le développement visent à réduire de moitié la pauvreté dans le monde et d’améliorer la situation des plus démunis d’ici 2015.
Ces objectifs pour le moins ambitieux, exigent l’implication de tous les acteurs et à tous les niveaux, de la communauté internationale, aux communautés les plus périphériques, cibles de la précarité. Le concept de maladies émergentes et/ou ré-émergentes, à l’origine d’une approche de santé commune (one health), justifie des efforts entre acteurs de santé humaine, de santé animale, et de santé environnementale, en vue d’une détection précoce, identification, et management (DIM) de ces risques de morbimortalité pour l’homme. Dans ce lot de défis à relever, s’inscrivent les maladies tropicales négligées (MTNs), qui touchent principalement les populations les plus pauvres, qui vivent dans des régions rurales reculées, dans des bidonvilles ou dans des zones de conflit.
Les maladies tropicales négligées touchent environ un milliard de gens, qui vivent dans des régions au climat tropical ou subtropical. Généralement, on note une répartition géographique des cas et il est fréquent qu’une même personne contracte plusieurs infections ou soit touchée par plusieurs parasites.
Ces MTNS justifient la nécessité des interventions sous directives communautaires en vue d’une part, de répondre à l’accessibilité financière, géographique, culturelle de la population aux soins de santé, et d’autre part, d’atténuer l’impact de ces maladies sur la santé.
La chimiothérapie préventive est une approche qui s’inscrit dans cette dynamique de prise en charge du plus grand nombre de cas, dans le but de contrôler la maladie, si pas de l’éradiquer. Dans le domaine de la lutte contre l’onchocercose, le traitement à l’ivermectine® sous directives communautaires (TIDC), une variante des IDC, est déjà d’application dans plusieurs zones de santé du pays ; cette stratégie vise la promotion de l’implication communautaire en matière des soins de santé. Elle développe les capacités locales, renforce
les systèmes de santé défaillants, et a démontré son efficacité dans l’accomplissement de plusieurs interventions sanitaires telles que : la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la prise en charge du paludisme à domicile, et la supplémentation en
vitamine A.
Le programme National de lutte contre l’onchocercose (PNLO) en République Démocratique du Congo, avec l’appui de L’OMS /APOC a sensibilisé les formateurs des agents de santé à adopter et vulgariser la stratégie des interventions sous directives communautaires (IDC). La réussite d’une telle entreprise exige l’implication de toutes les parties prenantes, en vue d’apporter une réponse appropriée à un réel problème de santé publique. Dans cette optique, il s’est tenu à la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa, un atelier de formation, en vue d’une intégration de la stratégie dans le curriculum d’enseignement, cette stratégie nouvelle qui vise, à moindre coût, l’élimination de l’onchocercose dans notre pays.
Les leçons apprises de cette expérience pourraient bénéficier à d’autres pathologies du complexe MTNs, pour lesquelles peu d’investissements en termes de moyens financiers ou de recherche sont disponibles à l’heure actuelle, à l’échelle mondiale.
Auteurs : Naomi AWACA; JM KAYEMBE
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