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Impact de la mise en place d’un réseau des soins pour la traumatologie grave dans la ville de Kinshasa, RD Congo : étude quasi-expérimentale / Impact of the establishment of a severe trauma care network in the City of Kinshasa, Democratic Republic of the Congo: a quasi-experimental study

Auteurs

Joseph Makunza Nsiala1, +Adolphe Manzanza Kilembe1, Tobias Gauss², Didine Kinkodi Kaba3, Jean-Robert Rissassy Makulo1, Jean-Robert Nzamushe4, Nathalie Mejeni1, Thierry Nsatu Nsumbu1,5, Stéphane Mutombo1, Dan Kankonde1, Grace Likinda1, Laurianne Malu Balaka5, Julie Pembe6, Trésor Mputshu7, Honoré Kakira5,9, Jean Jacques Kalongo8, Richard Mvuala9, Alphonse Nzomvuama1, Jeff Ntalaja 10, Trésor Ngamasata11, Nono Mvuama3, Wilfrid Mbombo1,12, Patrick Mukuna1, Eric Amisi1, Jean Pierre Mwena Ilunga1, Benjamin Kabwe1, Medard Kabwe1, Médard Bulabula1, Berthe Barahiga1, Glennie Eba Ntsambi1

Appartenances

1 CUK, Université de Kinshasa, RD Congo

2 REA, Hôpital Beaujon, Paris, France

3 Ecole de Santé Publique, RD Congo

4 Chirurgie viscérale, CHU de Lille, France

5 Hop militaire Camp Kokolo, RD Congo

6 Hop de l’amitié sino-congolaise, RD Congo

7 Hop provincial général référence de Kinshasa, RD Congo

8 Hop référence Kinkole, RD Congo

9 Hop du Cinquantenaire, RD Congo

10 Hop Biamba Mutombo, RD Congo

11 Clinique Ngaliema, RD Congo

12 Centre medical Monkole, RD Congo

Auteur correspondant

Joseph Makunza Nsiala

Courriel : Mnsiala78@gmail.com


SummaryRésumé

Context and objective. Better management is mandatory for avoidable post-traumatic deaths. This study aimed to assess the impact of the implementation of a trauma network on the mortality of severe trauma patients in Kinshasa, DR Congo. Methods. The multicentric   quasic-experimental before/after survey included adult patients admitted in intensive care unit for trauma in Kinshasa between January 2009 and December 2014. The relevance of the implementation of a trauma network was assessed. In-hospital mortality adjusted for age, gender and RTS score was the primary endpoint. Results. A total of 195 consecutive patients was concerned from 4 hospitals in the pre-intervention group vs 210 patients from 9 hospitals in the post-intervention group. In the two groups, the direct admission rate improved (48.6 % vs 75.9 %) as well as the time of arrival at the hospital (4.2 h vs 6.5 h). There was a decrease in infusion volumes associated with an increase utilization rate of catecholamines (2 % vs. 6.6 %), blood transfusion (15.8 % vs. 25.7 %) and acid tranexamic (0 % vs 77.6 %). The rate of intubation in the event of GCS < 9 (13.2 % vs 37 %), administration of mannitol in the presence of mydriasis (58 % vs 72.4 %) and realization of the brain scan in patients with a GCS ≤14 (10.6 % vs 54.6 %) also increased. However, the percentage of patients who received chest drainage (0.5 % vs 1.4 %) and the frequency of surgery (43 % vs 50 %) did not vary significantly. Mortality, meanwhile, fell from 73.3 % to 54.7 %. Conclusion. An improvement in practices and a reduction in mortality were observed after the implementation of the trauma network.

Keywords: Democratic Republic of the Congo, intensive care unit, in-hospital mortality, management, severe trauma, trauma network

https://dx.doi.org/10.4314/aamed.v15i3.3

Received: January 23rd, 2022

Accepted: May 11st, 2022

Contexte et objectif. Une part non négligeable de décès post-traumatiques semble évitable par une meilleure prise en charge. L’objectif de la présente étude était d’évaluer l’impact de la mise en place d’un réseau des soins sur la mortalité des patients traumatisés graves dans la ville de Kinshasa. Méthodes. C’était une étude multicentrique quasi-expérimentale avant/après portant sur les patients adultes hospitalisés en réanimation ou soins intensifs pour traumatisme grave, entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2014. L’intervention a consisté à la mise en place d’un réseau de soins entre les deux groupes. La mortalité hospitalière ajustée sur l’âge, le sexe et le score RTS étaient le critère de jugement principal. Résultats. Au total, 4 hôpitaux ont participé et ont inclus 195 patients consécutifs dans le groupe pré-interventionnel contre 9 hôpitaux et 210 patients dans le groupe post-interventionnel. Entre les deux groupes, le taux d’admission directe s’est amélioré (48,6 % vs 75,9 %) ainsi que le temps d’arrivée à l’hôpital (6,5 h vs 4,2 h). Il a été relevé une diminution des volumes de perfusion associée à une augmentation des taux d’utilisation des catécholamines (2% vs 6,6 %), de la transfusion sanguine (15,8 % vs 25,7 %) et de l’acide tranexamique (zéro % vs 77,6 %). Le taux d’intubation en cas de GCS < 9 (13,2 % vs 37 %), d’administration de mannitol en présence d’une mydriase (58 % vs 72,4 %) et de réalisation du scanner cérébral chez les patients ayant un GCS ≤14 (10,6 % vs 54,6%) ont augmenté également. En revanche, le pourcentage de patients ayant bénéficié d’un drainage thoracique (0,5 % vs 1,4 %) et la fréquence d’actes de chirurgie (43 % vs 50 %) n’ont pas significativement varié. La mortalité, quant à elle, est significativement passée de 73,3 % à 54,7 %. Conclusion. Une amélioration des pratiques et une baisse de la mortalité ont été observées après la mise en place du réseau de soins.

Mots-clés : mortalité hospitalière, prise en charge, réseau de soins, soins intensifs, République démocratique du Congo, traumatisme grave

Reçu le 23 janvier 2022, Accepté le 11 mai 2022

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