Evaluation de la durabilité des MILD distribuées en République Démocratique du Congo au travers des campagnes de masse de 2011 à 2014
P. Mansiangi1,2, A. Kalonji1, B. Izale1, A. Nsiala1, F. Phanzu1, F. Minuku1, L. Kintaudi1, I. Etewa², D. Mulamba3, A. Ntambue3,4, S. Mpaka5, M. Lama6, W. Onema6, C. Yameni6, JL. Likwela7,8.
1 Institut de Recherche Sanru, RDC
2 Ecole de Santé Publique de l‟Université de Kinshasa
3 Centre de Recherche appliquée et développement
4 Ecole de Santé Publique de l‟Université de Lubumbashi
5 Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa
6 Association de Santé familiale/PSI
7 Programme National de Lutte contre le Paludisme
8 Université de Kisangani
Résumé
Introduction. L’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILD) constitue la principale stratégie de prévention du paludisme en République Démocratique du Congo (RDC). Les campagnes de distribution de masse permettent d’accroître rapidement la couverture de la population. La durabilité de ces MILD est un défi majeur pour le maintien de la couverture au-delà de 80% ciblée par la politique nationale. Les données sur la durabilité des MILD sont nécessaires pour renseigner sur la pertinence du cycle de 3 ans recommandé par l’OMS. Cette étude a été réalisée en vue d’évaluer cette durabilité pour les MILD distribuées au cours des campagnes de 2011 à 2014.
Méthodes. Par une approche rétrospective, les données ont été collectées entre mars et avril 2015 dans 3127 ménages répartis dans 24 zones e santé de 8 de 11 anciennes provinces. Une MILD a été échantillonnée dans chacune de ces ménages. La survie des MILD a été recueillie par interview auprès d’un membre de ménage pour estimer la proportion de MILD distribuées toujours disponible pour son utilisation telle que prévue dans les ménages. L’intégrité physique a été objectivée par observation. Elle a été évaluée à l’aide de l’indice standard de trous proportionnels (PHI) recommandé par l’OMS.
Les MILD ont été considérées comme non utilisable si PHI > 643. La bio efficacité des MILD a été évaluée par la mortalité après 24h à l’aide d’Anopheles gambiae de souche Kisumu.
Résultats. La durée médiane de survie des MILD dans les ménages était de 18 mois (Ecart Inter Quartile [EIQ] 9,6-35,0). Celle de la bioefficacité était de 35 mois (EIQ 33,7-38,4).
Quant à l’intégrité physique, la durée médiane à laquelle la moitié des MILD n’étaient plus utilisables était de 20 mois (EIQ19,4-55,6). Huit mois après les campagnes, la survie des MILD tombait en deçà de 80% et parmi les MILD disponibles moins de 80% étaient encore utilisable (PHI > 643). Concernant la bioefficacité, c’est à 18 mois que la couverture en MILD efficace tombait en deçà de 80%.
Conclusions. En RDC, la durabilité des MILD est faible, particulièrement en termes de survie et intégrité physique. Elle est inférieure à la durée de 3 ans de renouvellement. Toutefois, les études prospectives sont nécessaires pour en élucider les déterminants en vue d’adapter les cycles des campagnes de masse.
Mots clés : anophéle, campagne de masse, déterminants, moutisquaire
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