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Dynamique spatio-temporelle des épidémies de Monkeypox en République Démocratique du Congo.

.:: Auteurs : Bien-Aimé Mandja Makasa, Annie Mutombo T, Doudou Batumbo B, Laurent Akilimali M, Serge Mazamay I, Julien Ntaongo A, Guyguy Kamwiziko K, Chanelle Dala A, Nancy Nswal N, Mavie Mboutou, Dagliche Bayina,

Résumé

Maladie négligée, le Monkeypox (MPX) est une affection virale très proche de la variole. Elle touche les animaux et les hommes (anthropozoonose) vivant dans des régions tropicales humides. Depuis l’identification du premier cas humain en 1970 en République Démocratique du Congo (RDC), ce pays rapporte près de 85% des cas humains de MPX signalés par l’Organisation Mondiale de Santé (OMS) dans le monde. Classée dans la catégorie des viroses hémorragiques, le MPX est considéré par l’OMS comme une maladie émergente. Pourtant elle reste mal connue et peu étudiée malgré le fait qu’elle constitue un réel problème de santé publique en Afrique (centrale et occidentale) et sa tendance à diffuser hors du bassin de la cuvette centrale du Congo, zone la plus touchée par la maladie.

La présente étude basée sur l’utilisation des approches éco-épidémiologiques, analyse une série temporelle de neuf ans de cas hebdomadaires de MPX rapportés à différentes échelles géographiques. Elle a permis de poser les bases de la compréhension de la dynamique spatiotemporelle du MPX en RDC et par conséquent dans le bassin de la cuvette centrale du Congo. Au stade actuel de l’évolution de la maladie en RDC et d’après les données recueillies de l’ensemble des systèmes de surveillance existant en RDC, 15% des zones de santé (76/515) de six provinces sur 11 (Equateur, Kasaï Oriental, Bandundu, Maniema, Province Orientale et Kasaï Occidental) sont plus touchées par la maladie. Un espace géographique représentant un continuum allant du district du Sankuru (province du Kasaï Oriental) au district de la Tshuapa (province de l’Equateur) semble être de part les taux d’incidences et la continuité des séries temporelles dans les zones, l’épicentre de la maladie. De cette région de départ naîtrait l’ensemble des processus initiaux de transmission du pathogène avant la diffusion vers d’autres zones susceptibles.

Ce phénomène pourrait expliquer les fortes suspicions de nouveaux foyers au Bas-Congo et au Katanga. L’écologie des provinces du Kivu ne permet pas d’exclure la probabilité de survenue de foyer dans ces provinces. L’augmentation des cas de MPX en saison sèche pourrait en partie être expliquée par le mode de vie des populations et leurs rapports à l’environnement rythmés par les saisons. Les hypothèses issues de ce travail ouvrent des perspectives pour plusieurs travaux de recherche qui devraient conduire à une meilleure compréhension de l’épidémiologie du MPX. L’amélioration des systèmes de surveillance et de la qualité des données devrait être une priorité dans la perspective de futures études éco-épidémiologiques utilisant des approches multiéchelles.
Mots clés : Monkeypox, RDC, approche multi-échelle, éco-épidémiologie, série temporelle

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