Profil épidémiologique des patients admis dans le service des urgences médicales des Cliniques Universitaires de Kinshasa (République Démocratique du Congo) Epidemiologic profile of patients intending the medical emergenc y unit of Kinshasa University
.:: Auteurs : Mbutiwi IN*, Meert P**, Malengreau M***, Nseka NM*, Dramaix-Wilmet M****, Longo LA*, Lepira BF*.
Objectifs. Décrire le profil épidémiologique et analyser les facteurs prédictifs de la gravité de l’état clinique des patients admis pour urgence(s) médicale(s) aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.
Méthode. Etude descriptive et analytique d’une cohorte de tous les patients (n=427) admis au service d’urgences de médecine interne des Cliniques Universitaires de Kinshasa du 15/01/2011 au 15/02/2011. Leurs données cliniques, diagnostiques et évolutives ont été décrites. La gravité de l’état clinique des patients a été déterminée par la Classification Clinique des Malades des Urgences, et analysée par la régression logistique.
Résultats. Pour un âge médian de 40 ans, 54,5% des patients étaient des hommes, 60,4% fréquentaient pour la première fois une formation sanitaire depuis le début des symptômes. Deux-tiers (67,7%) étaient jugés « stables », 29,2% « graves » et 3,1% arrivés décédés. La majorité (53%) des patients étaient admis principalement pour une pathologie non infectieuse. Le niveau d’études, le mode de référence et l’origine de la pathologie principale étaient les prédicteurs indépendants de la gravité de l’état clinique des patients à l’admission. Les principales pathologies infectieuses documentées étaient le paludisme (42,8%), les infections urinaires (9,4%), les gastroentérites (8,7%) et les pneumonies (7,5%). Les maladies non infectieuses prédominantes étaient cardiovasculaires (26,1%), digestives (25,1%),
métaboliques (9,9%), rénales (7,5%). Un-quart (23,7%) des patients étaient hospitalisés, et la durée médiane d’hospitalisation était de 10 jours. Le taux de létalité (12,3%) était plus élevé chez les patients de plus de 40 ans (p=0,014) et chez ceux dont la pathologie principale était non infectieuse (p<0,001). Le délai médian de décès était de 63 heures.
Conclusion. Par leur fréquence, gravité et létalité élevées, les pathologies émergentes, cardiovasculaires et rénales notamment, ont une incidence sur l’épidémiologie des urgences médicales aux Cliniques Universitaires de Kinshasa. L’impact de ces affections pourrait être limité par l’information et l’éducation des populations, et le renforcement des programmes de prévention.
Mots clés : Urgence médicale, transition épidémiologique, qualité, soins, Kinshasa.
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