Profil entomologique de transmission du paludisme dans la ville côtière de Muanda province du Kongo Central, RD Congo / Entomological profile of malaria transmission in the Coastal town of Muanda, DR Congo
P. Mavungu1, P. Mansiangi1,2, R. Mulumbu3, E. Manzambi3, T. Mampangulu3, M.L. Kpanda1, Y. Tshisungu1, D. Yassa4,5, H. Filiberto5 et F. Watsenga3
1 Ecole de Santé Publique de Kinshasa
2 Institut de Recherche Sanru, RDC
3 Institut National de Recherche Biomédicale, RDC
4 Programme de formation d‟épidémiologie d‟intervention et gestion de laboratoire en RDC
5 CDC/Atlanta, US
Résumé
Introduction. La transmission du paludisme est mal connue à Muanda alors que cette parasitose pose un réel problème de société et de développement dans cette ville littorale de la République Démocratique du Congo (RDC) avec une prévalence qui atteint 35%. Les données sur l’évaluation du profil entomologique de la transmission du paludisme à Muanda vont permettre de mieux lutter contre cette maladie.
Méthodes. Cette étude transversale a été conduite au mois de décembre 2015. Les moustiques résiduels ont été capturés au pyrèthre dans 380 ménages. Les données sociodémographiques ont été collectées par interview d’un membre de manage.
L’environnement péri-domiciliaire a été décrit par observation. Le PCR et l’ELISA ont été réalisés respectivement pour l’identification des espèces et la détermination de l‟infectivité des moustiques aux Plasmodium spp.
Résultats. Au total, 4.087 moustiques ont été capturés parmi lesquels 57 Anophèles. Dans l’ensemble de ces vecteurs, Anopheles funestus était plus abondant (70%) par rapport à l’Anopheles gambiae s.s/melas (30%). L‟infectivité était de 35% pour l’Anopheles gambiae s.s/Anopheles melas et de 18% pour l’Anopheles funestus sans différence statistique significative entre ces deux espèces de vecteur (p > 0,05). Le taux d’inoculation entomologique était estimé à 22 piqûres infectantes/homme/an. L’infectivité élevée des moustiques était significativement associée à la proximité des habitations avec les élevages (ORajusté[a]42,2 ; IC95% 5,6-315,5) et à l’insalubrité de l‟environnement péri-domiciliaire (ORa5,8 ; IC95% 1,2-46,3).
Conclusion. L’étude a permis de relever qu’Anopheles funestus est plus abondant à Muanda que l‟Anopheles gambiaes, principal vecteur du paludisme en RDC. L’assainissement à l’échelle communautaire peut constituer une stratégie efficace de lutte antivectorielle contre le paludisme dans ce milieu. Ces données peuvent contribuer à l’évaluation entomologique de lutte contre les vecteurs du paludisme à Muanda.
Mots clés : anopheles, entomologie, paludisme, moustique, transmission, Muanda
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