Epidémie de la Maladie à Virus Ebola dans le secteur de Djera, province de l’Equateur en République Démocratique du Congo (RDC), Août 2014.

Introduction : La République Démocratique du Congo (RDC) constitue un écosystème favorable au développement des plusieurs niches écologiques des maladies d’origines animale et zoonotique. Son profil épidémiologique est caractérisé, depuis les années 1970 par l’émergence et réémergence des certaines maladies à potentiel épidémique. C’est ainsi que dans semaine 30 à la semaine 40, la RDC a connu sa 7ème épidémie, avec 66 cas et 49 décès (létalité de 74%), . Au 23 août 2014 une équipe mixte fut dépêché sur terrain afin d’interrompre la chaîne de transmission de la maladie à virus Ebola grâce à la mise à l’échelle des mesures de contrôle efficaces et de prévenir la propagation de cette maladie dans les zones de santé voisines à risque par le renforcement des actions de préparation et d’intervention en cas d’épidémie.

Méthodologie : Les données ont été recueillies sur base de la définition de cas de l’OMS : « Toute personne vivante ou décédée, présentant ou ayant présenté une fièvre élevée à début brutal, et ayant été en contact avec un cas suspect, probable ou confirmé d’Ebola ou encore avec un animal mort ou malade ». La mis en place d’une coordination et 7 sous commissions nous ont permis de définir les stratégies communautaires à appliquer au travers des réunions de la coordination. Pour atteindre tous les contacts, nous avons appliqués les stratégies village à village et Nicodème. Les informations récoltées ont été saisies et analysées avec les logiciels Excel 2013 et EPI 7.

Résultats : Au total, 528 personnes leaders parmi lesquels les chefs religieux, les enseignants, les personnels de santé les tradi-praticiens et autres communautaires ont été sensibilisés dans la lutte. Un cumulé de 69 cas et 49 décès a été rapporté, létalité de 71 %. Les cas étaient concentrés plus dans les aires de santés de Lokolia, Watsikengo et Boende Moke. La tranche d’âge de 35 ans et plus était plus touchée. Les ménagères (27%), les cultivateurs (13,5%), les enfants (13,5%) et le personnel (10,8%) de santé ont été les catégories les plus à risques. Un total de 1121 contacts ont été suivis chacun pendant 21 jours et 104 alertes dont 75 cas et 29 décès de la communauté ont été investigués. La fièvre était le signe le plus constant chez les malades (95,4%) suivi des signes hémorragiques type hémateuse (51%). La chaine de transmission de cas s’est limitée à la 3ème génération pour la plupart des cas. Un total de 40 malades a été pris en charge dans le centre de traitement de Lokolia dont 8 guéri. Un (1) malade avait été hospitalisé dans le village Esoyi, village inaccessible pour assurer son transport sécurisé. Un cumul de 160 échantillons a été prélevé et analysé dont 37 cas confirmés.

Conclusion : L’épidémie de maladie virus à Ebola qui a sévit à Djera n’a pas franchie les limites de la frontière de la province de l’Equateur. Les stratégies mise en place ont permis de réduire rapidement le nombre de cas. Par contre, l’alerte n’a pas été précoce.

Mots clés: investigation, épidémie, maladie à virus Ebola, secteur Djera, RDC