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Tuberculose testiculaire massive isolée simulant cliniquement et biologiquement un cancer Two cases of isolated testicular tuberculosis simulating a tumor

.:: Auteurs : Wane J1, Kalengayi1RM, Rwamasirabo E.2, Ngendahayo E.2 et Afrika G. Gasana3


Hôpital Roi Fayçal, Département de Laboratoire, Kigali (1) et Département de Chirurgie, Unité d’Urologie, Kigali (2), Hôpital Militaire du Rwanda,
Département de Chirurgie, Kigali (3)

Résumé

1. Introduction & objectifs

Une tuberculose (TBC) testiculaire massive isolée simulant un cancer embryonnaire ou un seminome est rarissime. Nous décrivons ici 2 cas très illustratifs qui s’ajoutent à ceux déjà décrits dans divers pays en vue de faire éviter aux médecins l’excès de diagnostic et de traitement.

2. Patients, matériel, méthodes et résultats

Patient 1. Adulte jeune de 34 ans consulte à l’Hôpital Roi Fayçal uniquement pour une masse testiculaire droite évoluant silencieusement depuis 3 mois. Les examens cliniques et d’imagerie (RX du thorax) sont pour le reste normaux et l’échographie testiculaire montre hydrocèle, testicule augmenté de volume (47×35 cm, épididyme élargi et calcifié, le tout suggérant une torsion testiculaire et épididymite avec orchite. Les analyses biologiques ne montrent pas de syndrome inflammatoire ni de VIH. La recherche des BK dans les urines est négative au Ziehl- Neelsen. Un cancer est alors suspecté et les oncomarqueurs sont répétitivement effectues: la béta-HCG reste dans les limites normales, tandis que l’alpha-1-foetoproteine révèle des taux très élevés (N= 0 a 7.400UI/L) 4 fois sur 5
(13.052UI/L, 11.490UI/L, 13.079UI/L et 8.805UI/L et elle est tombée a 7.050 UI/L en 4 mois après l’orchidectomie. La masse excisée proprement dite est ovalaire, encapsulée, de consistance ferme, mesure 6x5x5cm avec zones molasses et un épididyme de 8 cm. L’examen histopathologique de plusieurs prélèvements ne montre qu’une TBC floride caractéristique intéressant pratiquement tout le parenchyme ainsi que l’épididyme et le cordon spermatique et une partie de la peau scrotale. En outre, du pus prélevé au niveau de l’épididyme a révélé des BK avec la coloration de Ziehl-Neelsen. Patient 2. Adulte de 51 ans consultant à l’Hôpital Militaire du Rwanda à Kigali similairement pour une masse testiculaire droite, ferme, indolore évoluant depuis 6 mois. Comme ci-dessus, les examens cliniques et d’imagerie thoracique et testiculaires ne sont guère éloquents ainsi que les examens biologiques qui ne montrent pas de syndrome inflammatoire, mais par contre un test VIH positif. Les oncomarqueurs ne furent pas pratiqués pour ce patient, mais devant le soupçon d’un carcinome embryonnaire, une orchidectomie totale inguinale est pratiquée englobant l’épididyme. L’histopathologie de plusieurs prélèvements de la pièce opératoire piriforme de 13×6×6 cm et de 136 gr montre un TBC caractéristique étendue 0 toutes les structures du testicule.

3. Discussion & conclusions

Ces 2 cas du Rwanda sont très similaires et rejoignent bien ceux rapportés dans d’autres pays: bon état général, masse testiculaire droite isolée, indolore, imagerie médicale peu parlante, biologie inflammatoire absente et même oncomarqueurs spécifiques  ugmentés si dosables. Nos 2 patients ici ont bénéficié, après l’orchidectomie, d’un traitement antituberculeux approprié et se portent bien plus d’un an après. La TBC épididymaire est généralement considérée comme voie de cheminement pathogénique descendante de la TBC massive pseudo tumorale du testicule. L’augmentation des oncomarqueurs dans un contexte inflammatoire peut être comparée à celle qui survient dans d’autres organes comme le foie avec hépatite et phénomènes régénératifs réactionnels. Ces 2 observations et celles décrites antérieurement dans d’autres pays doivent pousser les Urologues en milieu tropical à envisager la TBC testiculaire pseudo tumorale isolée comme diagnostic différentiel en cas de masse tumorale chez l’adulte jeune, spécialement dans les pays ou la TBC est encore fréquente. Intérêt du sulfate de magnésium dans la prise en charge du tétanos chez l’adulte : cas de l’Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa Benefit of magnesium sulfate for tetanus management in adults: case of the provincial general hospital of Kinshasa Thansya MD 1, Nsiala MJ 1,2, Situakibanza NH3, Amisi BE1, Kazadi MJ4, Kilembe MA 1 Anesthésie-réanimation Cliniques Universitaires de Kinshasa 2 Anesthésie-réanimation, Athis-Mons, France 3Médecine Interne, Médecine Tropicale, Maladies Infectieuses et Parasitaires, UNIKIN 4Anesthésie-réanimation Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa

Introduction : L’efficacité du sulfate de magnésium dans le traitement du tétanos a été rapportée dans plusieurs études [1-4]. Cependant, malgré l’existence des données en faveur de cette thérapeutique, la crainte de ses effets secondaires, Ann. AAnfrn. .M Aefrd.. ,M Veodl..,8 ,V Nol°.2 8, ,M Na°r 2s ,2 M01a5r s. 2015 11994455 parfois graves comme la dépression respiratoire, a longtemps constitué un frein à sa large utilisation

Objectif : Évaluer le rapport bénéfice-risque du sulfate de magnésium par comparaison au diazépam dans notre prise en charge du tétanos chez l’adulte.

Patients et méthodes : Etude quasi-expérimentale type avant/après comparant une série de 63 patients atteints de tétanos traités par le sulfate de magnésium à une série historique de 67 patients soignés de manière conventionnelle par le diazépam. Elle s’est déroulée dans le service de réanimation polyvalente (10 lits) de l’hôpital provincial général de référence de la ville de Kinshasa en république démocratique du Congo. Tous les patients consécutifs, âgé de plus de 15 ans, admis pour tétanos durant la période d’étude ont été tous inclus, sans sélection aucune. Les patients en insuffisance rénale, en état de choc ou ayant une allergie connue au sulfate de magnésium étaient exclus. En dehors du traitement pour le contrôle de la rigidité musculaire, tous les patients, dans les deux groupes, étaient pris en charge de façon identique selon les soins habituels du service. Les données ont été recueillies de manière rétrospective à partir des dossiers médicaux pour les patients du groupe contrôle et de manière prospective pour les patients du groupe d’étude. Le critère de jugement principal était le délai d’abolition des spasmes musculaires pour l’efficacité et la fréquence de survenue des effets indésirables pour la tolérance. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS 21.0. Cette étude était enregistrée au comité d’éthique de l’Ecole de Santé publique de l’Université de Kinshasa, numéro d’approbation : ESP/CE/043/2015.

Résultats : Dans les deux groupes, les patients avaient des caractéristiques globalement  similaires. L’âge moyen était de 31,54 ans ± 16,56 et 72 % des patients étaient des hommes. L’arrêt complet des spasmes musculaires était obtenu dans un délai court avec le sulfate de magnésium (5,8j ± 1,5 vs 9,8j ± 2,6; p = 0.000). La survenue de la dépression respiratoire était moindre dans le groupe sulfate de magnésium (19% vs 46,3 %, p = 0,001) avec comme corollaire une diminution du recours à la ventilation mécanique (12,7% vs
35,8%, p = 0,002). De plus, la durée de séjour en réanimation était réduite de moitié dans ce groupe (9,3j ± 1,8 vs 22,6j ± 10,1; p = 0,000), avec une réduction du risque de sepsis (14,3% vs 31,3%; p = 0,023). Enfin la mortalité hospitalière toutes causes confondues était également significativement faible dans le groupe sulfate de magnésium (25,4% vs 50,7%; p = 0,004).

Conclusion : Dans notre étude, la balance bénéfice-risque était en faveur du sulfate de magnésium comparé au diazépam. Cette molécule, certes peu coûteuse, impose une surveillance et un contrôle réguliers et rigoureux des réflexes ostéotendineux, de la fréquence respiratoire et de la diurèse afin de déceler précocement tout surdosage.
Mots clés
: Tétanos, spasmes musculaires, sulfate de magnésium, diazépam.

CC BY 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution 4.0.

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